mercredi 13 novembre 2013

Brève Histoire du Monde (11/11) - Avraham

Après avoir étudié la Création et la Recréation jusqu’aux histoires de la Vigne et de la Tour de Babel, le personnage que la Torah nous présente est Avraham.

The Question

Il y a une question qui m’a beaucoup dérangé jusqu’à il y a quelques années. Cette question est la suivante : Pourquoi Avraham a-t-il été choisi ? Qu’a-t-il fait de particulier pour avoir été choisi par D.ieu ? Certains répondront qu’il y a cette fameuse histoire où Avraham s’est jeté dans la fournaise d’Our-Kasdim en signe de loyauté à Hachem. A ceux-là je répondrai que cette histoire n’est pas racontée dans la Torah, elle l’est dans le midrash… Il y a d’ailleurs un débat entre les Rishonim. Ramban, visiblement embêté par cette question de l’élection d’Avraham, affirme que l’histoire de la fournaise a réellement eu lieue. Ibn ’Ezra n’est pas d’accord avec Ramban sur ce point. Bref, voilà notre question numéro une.


On peut également voir cette question sous un autre angle. Car, en effet, la Torah utilise six versets pour présenter Avraham. Il s’agit des derniers versets de la parashat Noa’h (Béréchit 11:27-32). Le problème est que le contenu de ces versets a l’air presque trivial. On y parle de Téra’h qui eut trois fils dont Avraham, que ses fils se marièrent et s’en allèrent s’installer à ’Haran où Téra’h termina sa vie. On y parle de personnes qu’on ne reverra quasiment plus ensuite dans les textes – Haran, Milka, Yiska etc.
Or, si l’on connaît Avraham au travers des textes, on sait qu’il est le personnage central du Sefer Béréchit. Alors pourquoi avoir choisi ces six versets ? Pourquoi la Torah a-t-elle choisi cette introduction a priori banale, qui n’a pas l’air de  révéler le caractère exceptionnel du personnage ? Si on vous avait demandé de présenter Avraham en six versets, auriez-vous choisi ceux que la Torah a choisis ? Bien sûr que non. Vous auriez sûrement parlé de l’histoire des idoles, de celle de la fournaise d’Our-Kasdim, de sa découverte du monothéisme etc. – Bref, tout ce que vous avez appris à l’école primaire. Bref, pourquoi cette introduction ? Pourquoi ne pas avoir au moins une courte introduction, comme celle de Noa’h qui est présenté comme « un homme juste et intègre dans sa génération » (Béréchit 6:9) : « …נֹחַ אִישׁ צַדִּיק תָּמִים הָיָה, בְּדֹרֹתָיו » ?

Histoire ou Histoires

Prenons un petit peu de hauteur. Y-a-t-il une unité dans l’histoire d’Avraham ?
Je m’explique : nous avons démontré qu’il y avait une unité, une cohérence dans tout le début de Béréchit que nous avons étudié. La Création, le Déluge, l’Arc-en-ciel, la Vigne de Noa’h, la Tour de Babel etc. ne sont pas des histoires séparées et indépendantes. Elles sont liées entre elles et forment un tout, chacune étant bien à sa place. Est-ce pareil pour l’histoire d’Avraham ?

Autrement dit : d’une part, est-ce que l’histoire d’Avraham est à sa place dans une vision globale du livre de Béréchit ? En quoi fait-elle suite à la Tour de Babel et à Noa’h et la Vigne ?

Et, d’autre part, est-ce que toutes les histoires d’Avraham – voyage familial avec son père, puis il va à ’Aï, puis à Beth-El, construit quelques autels – mizbé’hote puis il va en Egypte où Sarah est prise au palais du roi, puis il s’en va d’Egypte, ses bergers se disputent avec ceux de Loth son neveu, puis il se sépare de Loth qui se dirige vers Sedom, puis il y a la guerre entre les quatre et les cinq rois, puis la négociation entre Avraham et le roi de Sedom, puis D.ieu lui promet le pays d’Israël pour sa descendance, puis etc. – forment un ensemble cohérent, offrant un message global ou bien n’est-ce qu’une multitude de petites histoires indépendantes ?

Il va falloir chercher le ou les dénominateurs communs de toutes ces histoires afin de donner un sens à la vie d’Avraham. On s’en occupera dans une série de coursdédiée à Avraham.

Pour répondre à cette question, il va falloir répondre à la question suivante : quels sont les défis qu’Avraham relève tout au long de sa vie ? Y-a-t-il un ou plusieurs thème(s) commun(s) ? Est-ce qu’Avraham cherche à accomplir quelque chose de particulier dans sa vie ou bien se contente-t-il d’être un Juste, un tsaddik[1] ? Quelles difficultés[2] rencontre-t-il ? Si l’on trouve des liens entre ces éléments, alors on arrivera à voir la vie d’Avraham comme un ensemble…

La théorie

Nous avons posé trois questions :
1.       Pourquoi Avraham a été choisi ? Pourquoi l’avoir présenté par ces six versets traitant de généalogie et de voyages ?
2.       Comment l’histoire d’Avraham s’inscrit-elle dans le Séfer Béréchit, faisant directement suite à la Création/Recréation
3.       Quelle est l’unité dans l’histoire d’Avraham ? Quel est son but dans la vie ?

Ma théorie est qu’en fait ces trois questions vont trouver leur réponse simultanément :
-          Oui, l’histoire d’Avraham est à sa place dans le Séfer Béréchit et il est logique qu’il ait été choisi suite aux histoires de Création/Recréation
-          Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été choisi à ce moment là, car il a su surmonter un défi que cette histoire bizarre de généalogie renferme
-          Ceci donnera déjà une idée des défis qui attendent Avraham de manière globale tout au long de sa vie. Mais nous développerons cela dans une autre série – dédiée à Avraham.

Je vous invite maintenant à étudier ces six versets d’introduction à Avraham (Béréchit 11:27-32). Analysez chaque détail, chaque élément étrange, relevez les questions que le texte vous pose. Nous verrons qu’il n’y a aucun détail superflu dans cette histoire, que tout est à sa juste place. Faites donc ce travail de votre côté, je le fais du mien et comparons ensuite nos résultats.

Première lecture et questions


Prenons ces six versets (Béréchit 11:27-32) et lisons les une première fois, et essayons de relever ce qu’ils ont d’étonnant.

Lecture du prologue au sujet d’Avraham

כז וְאֵלֶּה, תּוֹלְדֹת תֶּרַח--תֶּרַח הוֹלִיד אֶת-אַבְרָם, אֶת-נָחוֹר וְאֶת-הָרָן; וְהָרָן, הוֹלִיד אֶת-לוֹט.
27 Voici les générations de Téra’h: Téra’h engendra Avram, Na’hor et Haran; et Haran engendra Loth.

Téra’h, donc, a trois fils qui sont : Avram, Na’hor et Haran. Pourquoi parler de Loth – fils de Haran – dans cette histoire ? Le verset citait la descendance directe de Téra’h, pourquoi descendre d’un cran supplémentaire, et pour Haran uniquement?

כח וַיָּמָת הָרָן, עַל-פְּנֵי תֶּרַח אָבִיו, בְּאֶרֶץ מוֹלַדְתּוֹ, בְּאוּר כַּשְׂדִּים.
28 Haran mourut du vivant de Téra’h son père, dans son pays natal, à Our-Kasdim.
Haran, l’un des trois fils de Téra’h, meurt. Il meurt du vivant de son père, donc on peut en déduire qu’il il meurt jeune.

Au passage, Rachi ramène sur ce verset un midrash que l’on connaît tous :


Ce midrash, se basant sur l’expression « עַל-פְּנֵי תֶּרַח אָבִיו » - qui pourrait signifier « à cause de Téra’h son père », raconte ceci : il était une fois, Avram gardait le magasin d’idoles de son père Téra’h. Avram détruisit toutes les idoles et Téra’h le livra aux autorités qui, pour le punir, le jetèrent dans une fournaise en feu. Haran, voyant qu’Avram en était sorti indemne, accepta d’y entrer et mourut sur le champ. Ce midrash prend le terme « Our-Kasdim » sous un autre sens : « Our » veut aussi dire « feu » en hébreu. Il a l’air de répondre à notre question : « Pourquoi D.ieu a-t-il choisi Avraham ? ».

Cependant, comment se fait-il que cette histoire ne soit pas mentionnée dans la Torah ? S’est-elle vraiment passée ? Il y a toute une controverse entre les Rishonim (Ramban, Ibn Ezra) au sujet de la réalité de cette histoire.

Et d’où les sages du midrash ont-ils appris cette histoire ? Est-ce seulement en se basant sur l’expression  « עַל-פְּנֵי תֶּרַח אָבִיו » ?

Le verset suivant a l’air compliqué, obscur, et surtout, on ne comprend pas bien ce qu’il nous apprend.
כט וַיִּקַּח אַבְרָם וְנָחוֹר לָהֶם, נָשִׁים: שֵׁם אֵשֶׁת-אַבְרָם, שָׂרָי, וְשֵׁם אֵשֶׁת-נָחוֹר מִלְכָּה, בַּת-הָרָן אֲבִי-מִלְכָּה וַאֲבִי יִסְכָּה.
29 Avram et Na’hor se marièrent. La femme d'Avram avait pour nom : Saraï, et celle de Na’hor, Milka, fille de Haran, le père de Milka et de Yiska.
Avram et Na’hor se marient : Avram avec Saraï ; Na’hor avec Milka. Milka étant la fille de Haran, cela signifie que Na’hor s’est marié avec sa nièce.
Qui est Yiska ? Pourquoi parler d’elle maintenant alors qu’on ne parlera plus de Yiska dans la Torah ? Ce verset est complexe. Nous y reviendrons.

Il y a, sur ce verset, un commentaire de Rachi sur lequel j’aimerais que l’on s’attarde aussi. Cette fois, il cite une guemara qui a l’air de répondre à la question que l’on vient de poser, à savoir, qui est cette fameuse Yiska ?

Yiska, c’est Sarah.

On peut poser la même question que pour le midrash de la fournaise : d’où ’Hazal savent-ils cela ? D’où savent-ils que cette femme dont on ne reparlera plus jamais est en fait la femme d’Avraham, à savoir : Sarah ?
Rachi, déjà, ramène quelques éléments qui ont pu pousser nos sages à arriver à cette conclusion. En voici un que j’aimerais partager dès à présent : Yiska et Saraï ont la même signification : « princesse » (des termes hébraïques « נְסִיכוּת »  et « שְׂרָרָה »). Et cela aurait été une trop grande coïncidence que d’avoir deux personnes apparaissant en même temps dans la Torah avec des noms ayant la même signification.
Pour être plus précis, Saraï signifie « Ma princesse ». Et Milka semble venir du mot malka – qui signifie « reine ». Quelle différence entre « la reine » et « ma princesse » ? Nous y reviendrons.

ל וַתְּהִי שָׂרַי, עֲקָרָה: אֵין לָהּ, וָלָד.
30 Saraï était stérile, elle n'avait point d'enfant.
Tout d’abord, ce verset est répétitif. Pourquoi doubler cette description de Saraï ?

Et puis, quelle présentation étrange de Saraï ! C’est la première fois qu’on parle d’elle et voilà ce que l’on en dit de prime abord : elle est stérile. Est-ce l’endroit idéal pour parler de la stérilité de Saraï ? Lorsque l’on connaît un peu la Torah, on sait que cela aurait été plus pertinent d’en parler à d’autres occasions : par exemple dans l’histoire avec Hagar où d’ailleurs on nous redit qu’elle est stérile ! (cf. Béréchit 16:2 « הִנֵּה-נָא עֲצָרַנִי ה׳ מִלֶּדֶת » - « Voici que D.ieu m’a refusé l’enfantement »).

Bien. Continuons.

לא וַיִּקַּח תֶּרַח אֶת-אַבְרָם בְּנוֹ, וְאֶת-לוֹט בֶּן-הָרָן בֶּן-בְּנוֹ, וְאֵת שָׂרַי כַּלָּתוֹ, אֵשֶׁת אַבְרָם בְּנוֹ; וַיֵּצְאוּ אִתָּם מֵאוּר כַּשְׂדִּים, לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן, וַיָּבֹאוּ עַד-חָרָן, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם.
31 Téra’h emmena Avram son fils, Loth fils de Haran son petit-fils, et Saraï sa belle-fille, épouse d'Avram son fils; ils sortirent ensemble d'Our-Kasdim pour se rendre au pays de Canaan, allèrent jusqu'à ’Haran et s'y installèrent.
Ce verset paraît d’une grande banalité. On nous raconte qu’une famille voyage et s’installe dans un endroit. Quel intérêt a-t-on de savoir que la famille était en voyage et qu’elle s’installa en chemin ?

לב וַיִּהְיוּ יְמֵי-תֶרַח, חָמֵשׁ שָׁנִים וּמָאתַיִם שָׁנָה; וַיָּמָת תֶּרַח, בְּחָרָן. {פ}
32 Les jours de Téra’h avaient été de deux cent cinq ans lorsqu’il mourut à ’Haran.
Fin de l’introduction que l’on fait d’Avraham.  Qu’a-t-on appris de transcendant sur Avraham ? Est-on prêts à lire Lekh Lekha et comprendre pourquoi c’est à lui que Hachem s’adresse ?

Un mariage dans la famille

Relisons les six versets d’introduction à Avraham et voyons ce qu’ils cachent.
Téra’h a trois fils : Avram, Na’hor et Haran. Haran meurt jeune, comme nous l’avions fait remarquer. Immédiatement après, Avram et Na’hor se marient. Avram se marie avec Saraï. Na’hor, quant à lui, se marie avec Milka, sa nièce, la fille de son frère qui vient de mourir.

A quelle loi du Sefer Devarim cela fait-il penser ?
Vous allez tous répondre : au Yiboum, et vous avez raison.  Certes, ici, ce n’est pas un Yiboum classique encadré par la Torah où seulement le frère du défunt prend pour épouse la femme du défunt s’ils n’ont pas eu d’enfant. Néanmoins, notre histoire se déroule avant Matane Torah où, dit le Rambane, les lois de Yiboum étaient plus larges, comme cela a été le cas avec Yéhouda et Tamar. A l’époque le Yiboum se faisait, lorsqu’un homme mourait avant son temps, par un homme de la famille du défunt avec une femme de la famille du défunt.

Connaissez-vous le sens du Yiboum ?
La Torah nous en donne explicitement l’objectif (Devarim 25:6-7) : Il s’agit d’avoir des enfants avec la veuve, de perpétuer le nom du défunt  - «  לְהָקִים לְאָחִיו שֵׁם בְּיִשְׂרָאֵל » et « וְלֹא-יִמָּחֶה שְׁמוֹ מִיִּשְׂרָאֵל ». C’est comme si, l’enfant né de cette union sera certes l’enfant biologique du Yavam (frère faisant le Yiboum) mais il sera en quelques sortes l’enfant spirituel du frère défunt. En cela, l’acte de Yiboum est un vrai acte de ’hessed – bonté.

C’est d’ailleurs pour cela que certaines personnes ont refusé de faire l’acte du Yiboum. Comme on le voit chez Onan, le frère du défunt ‘Er. Il refuse d’avoir un enfant avec Tamar car il sait que cet enfant ne sera pas à lui ; comme le dit explicitement le verset (Béréchit 38:9) « וַיֵּדַע אוֹנָן, כִּי לֹּא לוֹ יִהְיֶה הַזָּרַע » - « Onan comprit que cette postérité ne serait pas la sienne »[3].
C’est ce qu’on verra aussi dans le livre de Ruth, où Ploni Almoni refusera d’accomplir une sorte de Yiboum car, dira-t-il (Ruth 4:6) : « לֹא אוּכַל לִגְאָל לִי--פֶּן-אַשְׁחִית אֶת-נַחֲלָתִי » -« Je ne puis faire ce rachat à mon profit, sous peine de ruiner mon patrimoine à moi ». Ploni Almoni a tellement chéri son nom que son nom sera repris par nos sages pour désigner une personne anonyme – untel[4].

Il semblerait donc que Na’hor souhaite, en se mariant avec Milka – la fille de son frère défunt Haran – accomplir un Yiboum afin de prendre soin de l’héritage du défunt et de perpétuer son nom[5].

Revenons à notre histoire. On nous dit que Yiska est la fille de Haran. Qui est Yiska ? Savez-vous qu’elle n’apparaît plus jamais dans le ’Houmach ? ’Hazal nous disent qu’en fait Yiska n’est autre que Saraï.

En disant cela, ils donnent une dimension dramatique au mariage d’Avram. Car cela signifierait qu’Avram se serait aussi marié avec sa nièce puisque Saraï serait Yiska qui est l’autre fille de Haran. Par conséquent, Avram aussi aurait fait une sorte de Yiboum en même temps que son frère Na’hor.

Nous nous étions demandé d’où ’Hazal avaient déduit cette correspondance entre Yiska et Saraï et nous avions déjà amené un indice linguistique repéré par Rachi. Mais je crois qu’il y a un indice encore plus profond…

Qui est l’instigateur ?

Relisons de nouveau le verset en question. Il commence par « וַיִּקַּח אַבְרָם וְנָחוֹר לָהֶם נָשִׁים » qui signifie que Avram et Na’hor prirent pour eux des épouses. Regardez-bien le premier mot. Qu’y a-t-il d’étrange ?
Eh bien, le verbe est au singulier : « וַיִּקַּח » alors qu’ils sont deux à faire l’action, le verbe aurait dû être conjugué au pluriel – « וַיִּקְחוּ ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Afin de comprendre le sens caché par cette « faute » de grammaire, recherchons si la Torah a déjà fait cette même « erreur » à un autre endroit. Et, rappelez-vous, c’est un passage que nous avons déjà étudié ensemble dans cette série, dans l’histoire de Noa’h et la Vigne. C’est dans ce verset (Béréchit 9 :23), où l’on retrouve exactement la même formulation  – « וַיִּקַּח » au lieu de « וַיִּקְחוּ » :
כג וַיִּקַּח שֵׁם וָיֶפֶת אֶת-הַשִּׂמְלָה (…)
23 Chem et Yefeth prirent la couverture (…)
Rachi s’en étonne d’ailleurs. Voici ce qu’il dit :
Chem et Yefeth prirent (littéralement : « et prit Chem et Yefeth ») Il n’est pas écrit « prirent », mais « prit ». Cela pour apprendre que Chem a accompli la mitsva avec plus d’empressement que Yefeth.

Par conséquent, lorsque le verbe est au singulier alors que plusieurs personnes font l’action, cela signifie d’une part qu’ils font la même action et, d’autre part, que le véritable instigateur de cette action est la première personne citée. Les personnes citées ensuite ne font que suivre la première.

Qu’est-ce-que cela signifie dans le cas d’Avram et Na’hor ?
Si Na’hor s’est marié avec une nièce en faisant la même action et en suivant Avram, cela signifie que non seulement Avram aussi s’est marié avec une nièce mais que c’est bien lui qui a été le moteur dans cette histoire de Yiboum ; Na’hor n’a fait que suivre l’exemple de son frère.

Donc si Avram s’est marié avec sa nièce, cela signifie que Saraï est sa nièce et donc que Saraï pourrait être Yiska.

Revenons quelques instants sur la notion de Yiboum.
Si l’on y réfléchit, le Yiboum est le plus grand ’Hessed qui soit. En effet, Le Yiboum signifie donner ce qu’il y a de plus précieux – son propre enfant, son propre héritage spirituel – à un personne qui n’est plus là et qui ne pourra jamais rendre la pareille.  Nous venons donc de faire connaissance avec la toute première grande expérience de ’Hessed de Avraham…

Seconde lecture : « Où avons-nous déjà vu ces mots ? »


Maintenant, nous allons jouer à l’un de mes « jeux » favoris ; nous allons chercher dans le texte du prologue tout ce qui nous rappelle des éléments que nous avons déjà vus.

Mise en contexte

Le prologue commence par « וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת » - « Voici les générations ».
Tiens, tiens. On en a déjà vu plusieurs des « Voici les générations », n’est-ce pas ?
-          L’histoire de l’Arbre de la Connaissance commence par (Béréchit 2:4) « אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם » – « Voici les générations du ciel… »
-          Les histoires de Noa’h et la Vigne et de la Tour de Babel sont toutes les deux encadrées par des sections des générations de Noa’h

Nous avions expliqué qu’à chaque fois, les sections traitant des générations étaient des sortes de mise en contexte, annonciateur d’une histoire du type « Arbre de la Connaissance ».
Nous avions par ailleurs remarqué que les histoires de Noa’h et la Vigne et de la Tour de Babel étaient de nouvelles versions de l’histoire originelle de l’Arbre de la Connaissance ; des versions propres au monde de la Recréation.

Qu’est-ce que cela signifie ? Le prologue d’Avraham serait une nouvelle version de l’histoire de l’Arbre de la Connaissance ? Et dans quel monde se situerait-elle ? Dans le monde de la Recréation aussi ?
Gardons ces questions de côté pour l’instant.

Une vigne chez Avraham

Continuons notre relecture du prologue. Voici les différents éléments qui se suivent :
1.       Un père a trois enfants
2.       Aussitôt qu’on nous présente les trois enfants, on nous introduit à un petit-fils, le fils du plus jeune des trois enfants
3.       Juste après la présentation du petit-fils, quelque chose de terrible arrive au plus jeune frère ; et cela a l’air d’être une histoire de famille, car le grand-père joue un rôle dans cette histoire terrible (Ici, c’est Haran qui meurt à cause de son père Téra’h – selon le midrash que nous avons cité)
4.       Immédiatement après, les deux frères restants se lèvent et entrent en actions pour essayer de réparer le dommage provoqué par le désastre arrivé à leur frère
5.       Et l’histoire se termine par la mort du grand-père

Quelle histoire tous ces éléments vous rappellent-ils ?
Dans cette autre histoire, il y a aussi deux frères qui entrent en actions et le verset utilise le même langage bizarre de « וַיִּקַּח » au lieu de « וַיִּקְחוּ ».

Vous l’avez trouvé ? Il s’agit bien sûr de l’histoire de Noa’h et la Vigne où l’on retrouve tous ces éléments !

Avram et Na’hor
Chem et Yefeth
L’histoire commence par une liste des fils de Téra’h
L’histoire commence par une liste des fils de Noa’h
Un père a 3 enfants : Avram, Na’hor et Haran
Un père a 3 enfants : Chem, ’Ham et Yefeth
En même temps qu’on parle de Haran, on présente son fils Loth
En même temps qu’on parle de ’Ham, on présente son fils Cana’an
Haran meurt « עַל-פְּנֵי » à la « face » de son père
’Ham est maudit pour avoir vu « face à face » la nudité de son père
C’est le père – Téra’h – qui est responsable de la tragédie (cf. Rachi : Téra’h a livré Haran à Nimrod)
C’est le père – Noa’h – qui est responsable de la tragédie (c’est Noa’h qui a bu, et qui maudit)
Les deux autres frères tentent de réparer le dommage causé par la mort de leur frère
Les deux autres frères tentent de réparer le dommage causé par la faute de leur frère
Le même verbe au singulier « וַיִּקַּח » est utilisé pour décrire l’action conjointe des deux frères
Le même verbe au singulier « וַיִּקַּח » est utilisé pour décrire l’action conjointe des deux frères
La famille se dirige vers Cana’an
Le petit-fils Cana’an est maudit pour toujours
L’histoire se termine par la fin des jours de Téra’h
L’histoire se termine par la fin des jours de Noa’h




Avant de continuer, j’aimerais m’arrêter quelques instants sur la structure du texte de ce prologue. En effet, tout au long de cette série, nous avions relevé de nombreux textes écrits en chiasme et il me paraît intéressant de montrer que le prologue d’Avraham est aussi écrit dans une structure chiastique.

Y-a-t-il un chiasme dans le prologue ?
Il semble bien que le prologue d’Avraham est écrit en chiasme.
En effet, commençons par les deux extrémités : d’un côté on voit Téra’h, on nous donne son âge et il a des enfants ; de l’autre, on voit aussi Téra’h, on nous donne encore son âge, mais cette fois, c’est l’âge de sa mort et il meurt. De plus, Téra’h meurt à ’Haran dont la consonance n’est pas sans rappeler ses deux fils mentionnés au début : Na’hor et Haran.

Puis, on a les enfants de Téra’h qui sont cités, dont l’un meurt à Our Kasdim. A la fin, on nous reparle des enfants de Téra’h, que ce dernier prend pour partir de Our Kasdim.

Et puis, nous voilà au centre du chiasme. Avram et Na’hor prennent des femmes afin de perpétuer l’héritage de leur frère défunt.

כז וְאֵלֶּה, תּוֹלְדֹת תֶּרַח--תֶּרַח הוֹלִיד אֶת-אַבְרָם, אֶת-נָחוֹר וְאֶת-הָרָן; וְהָרָן, הוֹלִיד אֶת-לוֹט. כח וַיָּמָת הָרָן, עַל-פְּנֵי תֶּרַח אָבִיו, בְּאֶרֶץ מוֹלַדְתּוֹ, בְּאוּר כַּשְׂדִּים. כט וַיִּקַּח אַבְרָם וְנָחוֹר לָהֶם, נָשִׁים: שֵׁם אֵשֶׁת-אַבְרָם, שָׂרָי, וְשֵׁם אֵשֶׁת-נָחוֹר מִלְכָּה, בַּת-הָרָן אֲבִי-מִלְכָּה וַאֲבִי יִסְכָּה. ל וַתְּהִי שָׂרַי, עֲקָרָה: אֵין לָהּ, וָלָד. לא וַיִּקַּח תֶּרַח אֶת-אַבְרָם בְּנוֹ, וְאֶת-לוֹט בֶּן-הָרָן בֶּן-בְּנוֹ, וְאֵת שָׂרַי כַּלָּתוֹ, אֵשֶׁת אַבְרָם בְּנוֹ; וַיֵּצְאוּ אִתָּם מֵאוּר כַּשְׂדִּים, לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן, וַיָּבֹאוּ עַד-חָרָן, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם. לב וַיִּהְיוּ יְמֵי-תֶרַח, חָמֵשׁ שָׁנִים וּמָאתַיִם שָׁנָה; וַיָּמָת תֶּרַח, בְּחָרָן.


Pensez-vous que le centre de ce chiasme ait une quelconque relation avec le centre du chiasme de l’histoire de Noa’h et la Vigne ?


Il y a une différence entre les deux histoires. Une différence basique entre ce qu’ont fait Avram et Na’hor et ce qu’ont fait Chem et Yefeth. Certes, les deux couples de frères ont agi pour endiguer l’ampleur de la tragédie familiale. Mais ils l’ont fait avec des résultats différents.

Chem et Yefeth ont tout fait pour sauvegarder la dignité de leur père. Mais ils ont été impuissants pour aider, pour sauver l’héritage de ’Ham ou le sort de leur neveu Cana’an qui a été maudit par Noa’h. Avram et Na’hor, quant à eux, ont cherché et réussi à aider l'héritage en danger de Haran ainsi que le neveu orphelin. Ils sont intervenus là où leur frère mort ne le pouvait plus.

En d’autres termes, Avram et Na’hor ont réussi leur opération de Yiboum en maintenant un nom  -« שֵׁם » et un héritage pour leur frère, tandis que Chem et Yefeth ont restauré le nom de leur père mais n’ont rien pu faire face à la destruction à tout jamais du nom de leur frère.
  
Cette différence se retrouve de manière assez flagrante dans les mots employés par la Torah dans les centres des chiasmes :

Avram et Na’hor
Chem et Yefeth

Avram et Na’hor réussissent à reconstruire le שֵׁם de leur frère défunt. Au fur et à mesure, les lettres formant le mot שֵׁם se rapprochent.

Chem et Yefeth ne peuvent rien contre la destruction du שֵׁם de leur frère qui devient irréversible. Au fur et à mesure, les lettres formant le mot שֵׁם se séparent.

Soulevons encore un lien entre ces deux histoires. Avec Chem et Yefeth, on retrouve un « וַיִּקַּח » et un « וַיָּשִׂימוּ ». Dix générations plus tard, on retrouve bien un « וַיִּקַּח » mais il n’y a apparemment plus de « וַיָּשִׂימוּ ».
En vérité, il y a un « וַיָּשִׂימוּ » caché dans le verset d’Avram et Na’hor. Le voyez-vous ? Faites abstraction des voyelles et essayez de retrouver le « וַיָּשִׂימוּ » caché…
Regardez : « נָשִׁים », si on remplace le שׁ par un שׂ, on obtient « נָשִׂים » qui signifie « Mettons ! ». Et si l’on continue un petit peu la phrase, cela donne : « נָשִׂים שֵׁם » - « Mettons un nom ! ». Comme si Avram disait : « Allons, mettons un nom à notre frère et évitons de tomber dans l’ « erreur » de nos aïeux d’il y a dix générations.. ».

Avram et Na’hor sont, pour ainsi dire, les descendants spirituels de Chem et Yefeth dont ils sont venus parfaire l’action, ils ont réussi là où les anciens ont échoué…

Nous avons vu jusqu’à présent les liens qui existent entre le prologue d’Avraham et l’histoire de Noa’h et la Vigne. Mais il y a une autre histoire avec laquelle le prologue d’Avraham a des liens…

Un petit tour par Babel

Souvenez-vous du centre du chiasme du prologue d’Avraham, il parle des noms, des « שֵׁם » des femmes qu’Avram et Na’hor prennent pour épouse. Mais à un niveau plus profond, il parle aussi du « שֵׁם » du frère défunt qu’ils viennent restaurer. Et cette action est extraordinaire, car en général, quand un homme se marie, c’est pour créer sa propre suite, c’est pour développer son propre nom, son propre héritage ; alors que ces deux hommes se marient pour avoir des enfants de manière désintéressée, ils ne se préoccupent pas de leurs propres noms, ce qu’ils souhaitent c’est maintenir le nom de leur frère défunt, vulnérable dans le sens où il ne peut plus agir pour son nom.

Et il faut voir cela dans un contexte un peu plus large. Noa’h n’a pas supporté qu’on l’empêche d’étendre un peu plus sa descendance, sa suite. Il n’a pas supporté qu’on mette un frein à sa créativité biologique. Il en a maudit sa propre progéniture ! Alors qu’Avram et Na’hor, par opposition, sont prêts à mettre une croix sur leur suite, afin d’en offrir une à leur frère.

Mais il n’y a pas que Noa’h, il y a aussi la Tour de Babel. Cette histoire est aussi écrite en chiasme, comme on l’a vu, et son centre parle de la vision narcissique du nom (Béréchit 11:4) : ils veulent se faire un nom « וְנַעֲשֶׂה-לָּנוּ, שֵׁם ».
Les gens de la Tour de Babel ne s’intéressent qu’à leur propre nom. Ils ne veulent pas se séparer, ils veulent rester ensemble afin de conserver leur pouvoir de créativité technologique. L’autre ne les intéresse pas. A contrario, Avram et Na’hor ne donnent pas d’importance à leur nom mais à celui d’un autre. Et pour ce faire, ils se tournent vers l’autre, vers les filles de Haran.

Et, pour la première fois de l’Histoire, Hachem voit des gens qui ne cherchent pas à donner de l’importance à leur nom, mais au nom d’un autre, un autre qui est le plus vulnérable qui soit : il est mort et ne peut plus rien pour son nom.

Alors, c’est vrai qu’Avraham s’est jeté dans la fournaise ; il était prêt à mourir pour D.ieu. Mais il n’a pas seulement été prêt à sacrifier son nom pour celui de D.ieu ; il l’a aussi fait pour un homme défunt, son frère. Lorsque D.ieu voit chez Avraham un tel dévouement, un tel effacement de soi au profit aussi bien de D.ieu que des hommes, alors Il lui dit en quelques sortes : « Ne t’arrêtes pas en si bon chemin, continue et va jusqu’à Cana’an ».

 Au passage, dans le cours précédent, nous avons vu que le centre du chiasme de la Tour de Babel (« וְנַעֲשֶׂה-לָּנוּ, שֵׁם ») correspond aux transitions de l’histoire de l’Arbre de la Connaissance. Ces transitions parlent aussi de noms : la première traite d’Adam appelant la femme « Icha, car elle provient de l’homme » ; la seconde traite d’Adam appelant la femme « ’Hava, car elle est la mère de tout vivant ».
Intéressant, non ? On a donc deux noms de femmes. Le premier ne parle pas du caractère fertile de la femme, le second ne parle que de la fertilité de la femme. Et c’est exactement ce que l’on retrouve dans le centre du chiasme du prologue, où l’on a deux noms de femmes, l’une, Milka, apparemment capable d’enfanter, et l’autre Saraï, qui ne l’est pas[6].

Avram et Na’hor font tout comme il faut. Ils ne tombent pas dans les pièges dans lesquels sont tombés Adam, Noa’h et les gens de la Tour de Babel. Alors D.ieu se dit qu’Il peut « travailler », qu’Il peut faire avancer le Monde avec cette famille.

Mais le chemin ne sera pas facile. Avraham est bloqué dans ses rêves ; il souhaite donner une descendance à son frère, mais voilà que Saraï est stérile…

Et puis Avraham ne va pas jusqu’à Cana’an. Il s’arrête et s’installe avec son père et sa famille à ’Haran. Arrêtons-nous sur le terme utilisé par le verset pour parler de l’installation de la famille : « וַיֵּשְׁבוּ שָׁם ». Cette expression n’a pas l’air extraordinaire et on pourrait imaginer qu’elle apparaît souvent dans la Torah.
Eh bien figurez-vous que c’est loin d’être le cas. Cette expression n’existe que deux fois dans toute la Torah. Savez-vous quelle est la seconde occurrence de « וַיֵּשְׁבוּ שָׁם » et ce qu’elle nous apprend ?




La voilà, c’est dans l’histoire de la Tour de Babel (Béréchit 11:2):
ב וַיְהִי, בְּנָסְעָם מִקֶּדֶם; וַיִּמְצְאוּ בִקְעָה בְּאֶרֶץ שִׁנְעָר, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם.
2 Or, en émigrant de l'Orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Chin’ar, et ils s'y installèrent.
Cela signifie peut-être qu’Avraham a la même tentation que les hommes de la Tour de Babel. Eux aussi se sont établis alors qu’ils étaient en chemin. Ils ont alors eu une tentation, comme nous l’avons expliqué. Ils ont eu la tentation de trop s’identifier à leur créativité, et ils ont cédé. Avraham se trouve dans une situtation similaire ; ce « וַיֵּשְׁבוּ שָׁם » d’Avraham nous apprend que lui aussi, à ce moment a eu une tentation similaire. En effet, on imagine très bien qu’après quelques années, il se dise : « J'ai essayé de perpétuer le nom de mon frère mais je n'ai pas réussi. Peut-être pourrais-je penser à moi un peu et me construire ma filiation ? ». Il pourrait s’inquiéter pour sa propre créativité, il pourrait aussi s’inquiéter pour son propre nom, après tout il a déjà tout essayé pour le nom de son frère ?

Mais il ne cède pas, il reste avec Saraï coûte que coûte et démontre ainsi que son nom à lui n’a pas tellement d’importance. C’est cela « וַיֵּשְׁבוּ שָׁם » : Avram vient de démontrer, qu’en restant avec Saraï malgré son infertilité, il ne sera jamais un nouveau constructeur de Tour.

Alors Hachem le choisi : « Avram, tu as démontré que tu savais t’effacer, que tu ne donnais pas d’importance à ton nom, alors ‘Lekh Lekha’, on va continuer ensemble, je ferai de toi une grande nation, " וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ ", et je grandirai ton nom justement parce que tu n’as jamais souhaité t’en faire un… ». Il le rassure en même temps : tu auras une descendance, tu auras une grande nation.

Conclusion


Ce prologue d’Avraham ne permet pas seulement de comprendre pourquoi Avraham a été choisi par Hachem. Mais il est aussi, je pense, un vrai prologue à la vie d’Avraham. Les défis qu’il va avoir tout au long de sa vie seront des expressions des défis du type « Arbre de la Connaissance ». Il l’a surmonté de manière magistrale en mettant son propre nom en retrait, en canalisant sa créativité et c’est pour cela que naturellement il a mérité le fameux « Lekh Lekha ». Je crois qu’on retrouvera ses défis sous différentes formes tout au long de sa vie : Yishmaël, Loth, la guerre des rois etc. Dans une prochaine série, on travaillera sur ce sujet en détail.

D’un côté, il peut paraître frustrant d’arrêter la série ici. Mais d’un autre côté, nous avons parcouru le Séfer Béréchit entre Adam et Avraham. C’est une brique important du livre qui permettra de le comprendre dans son ensemble… 

 

Traduit librement par Naty à partir d’une série de conférences données par Rav Fohrman en 2007. Le titre original de la série est : « Brief History of the World: From Adam to Abraham ».


[1] On a souvent l’image du tsaddik qui n’a aucune tentation, aucun souci, aucun défi… Tout va bien pour lui, tout est simple pour lui. Est-ce le cas pour Avraham ?
[2] Nos sages disent qu’Avraham a été confronté à 10 nissionote – épreuves. Y-a-t-il une thématique commune entre toutes ces épreuves ? Qu’est-ce que D.ieu attend qu’Avraham accomplisse dans sa vie ?
[4] N.d.T – pour plus de détails, voir : http://www.ravfohrman.fr/2013/05/de-peur-den-arriver-au-scandale-33.html
[5] Pourquoi le faire puisque Haran avait déjà un fils, à savoir Loth ? Je ne sais pas trop, mais je dirais que Loth n’était pas ce qu’on peut appeler une descendance digne de ce nom. D’ailleurs on le verra : il choisira d’habiter à Sedom etc.
[6] D’ailleurs, Saraï portait cette incapacité à procréer dans son nom. Regardez bien la différence que la Torah fait entre le nom des deux sœurs. Elle s’appelait Yiska qui signifie « princesse ». Sa sœur s’appelait Milka qui signifie « reine ». Quelle différence ? Eh bien, la princesse est encore trop jeune pour avoir des enfants, c’est encore une petite fille ; alors que la reine est une femme en âge de procréer.

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